Maryland Deathfest 2012
Ils aiment la bière, portent des T-shirts barrés de slogans comme « abonné à la souffrance » et aiment remuer leur tignasse au son des basses : les fans de « death metal » se retrouvent ce week-end près de Washington pour leur « fête familiale », le « Maryland Deathfest ».
C’est sous une bretelle d’autoroute, à un jet de pierre du quartier chaud de Baltimore, une ville frappée de plein fouet par la crise, que se retrouvent 4.000 fans de « death metal », une variante musclée du hard rock, pour écouter une soixantaine de groupes venus d’un peu partout aux Etats-Unis, mais aussi du Chili, d’Allemagne ou de Roumanie.
Pentagram, Setherial ou Morgoth sont peu connus du grand public, de même que la tête d’affiche, Electric Wizard (Le sorcier électrique), originaire du Dorset, en Angleterre. Et pour cause : ils se veulent « underground », pas du genre à passer à la radio.
« La plupart des fans n’écoutent pas seulement un ou deux groupes de +metal+. C’est plutôt un style de vie. Une fois qu’on y a goûté, il est difficile d’en sortir », s’exclame Evan Harting, 27 ans, co-fondateur du « Deathfest ». « On est là pour une fête de famille ».
Les entrées pour le festival coûtent tout de même 50 dollars pour quatre jours. Pas de quoi pourtant affoler les fans qui, vendredi, faisaient sagement la queue avant d’être scrutés par les cerbères de la sécurité.
T-shirt noir sur short noir pour les hommes, short noir « agrémenté » d’une ceinture garnie de munitions pour les femmes : la garde-robe est uniforme dans sa noirceur.
Mais les apparences sont trompeuses. Il n’y a rien de plus doux qu’un amateur de « metal ». Hormis la bière, les cigarettes et quelques rares joints, les fans carburent surtout aux décibels.
« Tout commence avec le son », explique Howie Voigt, qui, lorsqu’il n’est pas derrière le comptoir d’une épicerie du Wisconsin (nord des Etats-Unis), est chanteur du groupe Catatomic, dont il vend lui-même les disques dans les coulisses du festival. « Nous faisons de la musique +underground+ et en même temps, nous faisons partie d’une communauté ».
Un peu de terre de Transylvanie
Amanda Solomon, 27 ans, attend de voir sur scène Negura Bunget, un groupe roumain dont la pochette du dernier album est garnie d’un peu de terre de Transylvanie.
« On ne verrait jamais ça ici », aux Etats-Unis, s’exclame Amanda, enthousiasmée par les arrangements musicaux de Negura Bunget qui comprennent -outre les traditionnelles guitare, basse, batterie- d’harmonieuses flûtes de pan.
Matt Rice, agent immobilier dans la région de Baltimore, aurait sans nul doute pu régaler le public du Deathfest du son du groupe Yesterday’s Saints dont il est le manager, si ses membres n’avaient pas été en train d’enregistrer leur nouveau disque. Pour Matt, rien ne vaut l’expérience de la scène.
« Quand la fosse (face à la scène, ndlr) se met à gronder et que tu communiques avec le public… ça rend accro », crie-t-il, au milieu du tonnerre assourdissant des rythmes de Macabre, un groupe de « death metal » de Chicago.
Macabre a fait une telle impression sur Cayley Landsburg, 24 ans, qu’elle l’a engagé pour jouer à son mariage en septembre, avec un autre groupe, qui donne plus dans le registre « doom metal » (Le métal du malheur).
« Mon fiancé adore le +doom metal+, moi je suis plutôt +death metal+. J’ai donc pensé que ce serait une bonne idée de réunir les deux le temps d’un concert », lance-t-elle.
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