Le guitariste Manitas de Plata est mort.
Une légende disparaît. Le guitariste Manitas de Plata est mort.
L’artiste, qui était âgé de 93 ans, a popularisé le flamenco en France, enflammant les soirées tropéziennes des années 60 avant de faire une carrière internationale. De son vrai nom Ricaro Baliardo, il naît en août 1921 dans la roulotte familiale, à Sète dans l’Hérault, d’un père marchand de chevaux. Dès neuf ans, il maîtrise la guitare sans savoir lire une note, encouragé par son oncle. Dix ans durant, la musique sera un revenu d’appoint, généralement l’été, de cafés en terrasses, à chaque pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il refuse pourtant de paraître devant un public, privilège réservé au seul roi de la guitare manouche, Django Reinhardt, qu’il ne songe nullement à détrôner.
De onze ans son aîné, Django décède en mai 1953. Il faudra attendre une décennie pour que le musicien, désormais trentenaire, doué mais ne sachant déchiffrer une partition, incapable même de lire ou d’écrire, se produise enfin, après un beau concours de circonstances. En 1964, à l’occasion d’une corrida en Arles, Pablo Picasso tombe sur le prodige que lui présente Salvador Dali. La légende veut que le maître, âgé de 82 ans, prononce alors cette sentence affectueuse et admirative, qui vaut tous les passeports : « Il vaut plus cher que moi ! »
Devenu Manitas de Plata (littéralement «petites mains d’argent» en espagnol, mais plutôt «doigts de fée») le jeune gitan commence à fréquenter Cocteau, Brigitte Bardot. Le photographe Lucien Clergue le recommande à des producteurs américains qui le convaincront d’aller jouer à New York où il triomphe au Carnegie Hall.
Samedi 8 novembre 2014, près d’un millier d’anonymes se rendaient aux obsèques de Manitas de Plata, pour saluer la mémoire de ce chantre de la musique gitane et du flamenco. La grande famille tzigane étaient également réunie dans le chagrin en cette journée pourtant magnifique, bien plus adaptée aux sourires et à la bonne humeur qu’à la tristesse. Sous un soleil éclatant et un ciel bleu, le cercueil de Manitas de Plata a traversé, pour ce dernier voyage en limousine, la foule des photographes et des caméras sous les applaudissements d’un millier de personnes, pour beaucoup des membres de sa famille. Son cercueil a ensuite été posé sur un tapis rouge pour une cérémonie d’hommages solennels.
j’ai découvert cet artiste il y a 3 ans et vraiment ça été une sublime découverte , je m’étais demandé pourquoi il était si peu médiatisé !