Brussels International Guitar Festival
Populaire mais souvent négligée par les organisateurs de concert, la guitare classique n’avait plus de grand festival en Belgique. Ce vide est comblé avec le premier Brussels International Guitar Festival (du 27 au 30 avril).
L’idée d’un festival annuel dédié à la guitare me trottait dans la tête depuis longtemps », confie Hugues Navez, concertiste, professeur de guitare au Conservatoire royal de Bruxelles et fondateur du Brussels International Guitar Festival. « D’un côté, tellement d’artistes de la guitare à faire connaître, de l’autre trop peu d’occasions pour eux de s’exprimer dans le paysage bruxellois, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des capitales du monde. » Pour trouver une manifestation importante en Belgique, il faut remonter au festival de Liège qui s’est arrêté voici vingt ans. Navez en est convaincu : on doit offrir à la guitare l’occasion de conquérir son public. Et celui-ci est bien plus demandeur qu’on ne le pense parfois. « Une preuve ? Pour le premier jour de festival, l’Espace Senghor est déjà sold out depuis longtemps. » Même engouement côté interprètes : « On reçoit déjà de nombreuses demandes d’inscription au festival de l’année prochaine. »
Le programme s’articule en six concerts soigneusement profilés pour l’instrument à corde. En droite ligne de Buenos Aires, le maître Jorge Cardoso ouvrira les festivités avec des « chefs-d’£uvre d’Amérique latine ». Cela devrait piazzoler ferme ce vendredi 27 avril… « C’est un festival de guitare classique, mais sans £illères », souligne Navez. L’étonnante Valérie Duchâteau incarnera, lors de la même soirée initiale, cette volonté d’ouverture. Elle propose un grand écart pas piqué des cordes entre Bach et Django Reinhardt. Hugues Navez lui-même sera de la fête avec le Ravenstein Quartet sur le thème Fandango y Tangata. Avec castagnettes obligées… De l’Espagne, patrie reine de l’instrument, on lorgnera la rive d’en face de la grande bleue : la Grèce, la Macédoine, les Balkans sous les charmes arpégés d’Eleftheria Kotzia (28 avril). El fuego ! Sous ce titre à la gitane, Emmanuel Rossfelder soufflera la braise finale (lundi 30 avril) avec une sorte de best-off de la guitare classique à coloration ibérique (Albeniz, Granados, Barrios…).
« J’y tiens, ce festival doit aussi être une vitrine pour les jeunes talents », insiste Navez. Jérôme Mouffe, fraîchement formé à Boston, se voit ainsi offrir tout un récital (le 28 avril) axé sur les « caprices » virtuoses issus de la tradition romantique italienne (Regondi, Paganini…). On découvrira aussi le très prometteur Accord Guitar Trio et les 17 étudiants de l’Ensemble de guitares du Conservatoire de Bruxelles (30 avril).
A côté des concerts, le festival ouvrira aux futurs professionnels et au public six masterclasses animées par les concertistes invités. Parallèlement, un salon de lutherie accueillera six luthiers qui y présenteront leurs nouvelles guitares. Et pour chapeauter le tout, un zeste de musicologie avec deux conférences : l’une consacré à Nicolas Alfonso, fondateur de l’école belge de guitare et l’autre au compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos. Bon vent printanier à cette nouvelle fête de la guitare !
Les 27, 28, 29 et 30 avril 2012 à l’Espace Senghor, 366, chaussée de Wavre, 1040 Bruxelles. Réservations : 02 230 31 40. www.bigfest.be
Source : http://www.levif.be
J’y étais, super festival ! à ne pas rater si vous aimez la guitare classique à mon avis